Hugues Ngouelondelé

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Dans son livre intitulé le « Parti Congolais du Travail, faire la politique autrement », qui vient de paraître chez Jaguar Edition Conseil, Hugues Ngouélondélé, membre du comité central du PCT et député maire de la ville de Brazzaville, a fait une satire de sa formation politique. A travers  ce livre de 95 pages, et qui est composé de 16 sous-titres, Hugues Ngouélondélé veut réhabiliter quelques repères moraux qu’ont perdus certains de ses camarades du PCT. Avec un double statut d’analyste politique et de médecin traitant,  l’auteur tente d’apporter des solutions aux différents maux qui minent son parti, tout en lui  proposant un traitement curatif afin qu’il s’adapte et s’arrime aux exigences de l’ère démocratique.

A travers une approche politique et pédagogique diamétralement opposée à celle de certains de ses camarades du PCT, l’auteur de l’ouvrage «Parti Congolais du Travail, faire la politique autrement» estime que les contradictions idéologiques qui sont le moteur de l’épanouissement de toutes les sociétés humaines ne peuvent être un handicap à l’émergence du Parti congolais du travail. Au contraire, elles sont à la base mieux au centre de l’évolution d’un parti. Malheureusement, au sein du PCT, la diversité d’opinions ainsi que la liberté d’expression sont un véritable casse-tête chinois en ce sens qu’aller à l’opposé des idées des dirigeants de ce parti signifie mettre en cause ses lois et ses règlements. C’est  ce qu’Hugues Ngouélondélé dénonce à travers la page 14 de son ouvrage : «Je dirai que si pour parler au nom du Parti Congolais du Travail on a besoin d’être investi d’assez de bonne volonté, de sincérité et de sérieux pour parler de cette formation politique historique qui fait partie du patrimoine de tous les congolais. C’est dans ce contexte que je m’inscris en faux face aux arguments d’éminents cadres du parti qui font l’économie de la réflexion sur la nécessité de procéder à la refonte de notre maison commune au nom d’un conservatisme béat qui s’apparenterait plutôt à un désistement sournois».

   Par ailleurs, Hugues Ngouélondélé exprime son mécontentement et son indignation à la manière dont est géré ce parti qu’il a tant aimé et tant apprécié dès sa jeunesse. Il estime que le Parti Congolais du Travail est en perte de vitesse. Le PCT est devenu un parti où l’argent est au-dessus de la conviction politique. Un parti où l’intérêt général s’est dilué au détriment des ambitions personnelles et égoïstes. C’est ce qu’il fait savoir à travers cette formule :

«Le PCT d’hier n’est pas celui d’aujourd’hui, et celui d’aujourd’hui ne sera peut-être celui de demain».

   Il est d’autant plus vrai que les nominations politiques au sein de l’appareil étatique doivent être basées sur la compétence et non sur la fidélité de certains camarades à l’endroit de leurs mentors. D’ailleurs, la page 28 de cet ouvrage en est une illustration frappante:

« Aujourd’hui, le temps doit être consacré à rechercher la satisfaction des usagers des services publics. Cela oblige à nommer aux postes de responsabilités des cadres compétents plutôt que des simples fidèles. On a besoin de résultats car l’évaluation des politiques publiques est censée être la seule source de crédibilité. »

De ce fait, Hugues Ngouélondélé pense que sa formation politique est en train de s’éloigner des véritables missions et rôles qui sont assignés à un parti politique. C’est ainsi que dans la page 32, il a eu recours aux propos de Ndalla Graille :

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« Le PCT doit accompagner la population dans la lutte contre la pauvreté, la misère et le dénuement, en se dotant d’un programme d’édification de la nation. Le PCT doit aussi libérer les initiatives, en permettant à la société civile de s’exprimer et de faire le contrepoids à la toute-puissance de l’état. A ce jour, le PCT est maître de la politique et de l’économie, de l’administration et de la culture. Voilà le fond du problème.»  Les valeurs cardinales et la notion de l’éthique doivent être enseignées à cette jeunesse qui, a acquis une mauvaise culture lors des meetings, des réunions et des manifestations politiques organisés par des hommes politiques. Ces jeunes, qui, sans scrupule, sans épaisseur psychologique et sans pudeur lancent des cris et des slogans du genre : On boit où ? Où est l’argent ? On ne fait pas appel aux militants les mains vides ? Et, le rôle des partis politiques c’est aussi de combattre et de détruire le logiciel mental de ces jeunes qui est infecté par le virus de la cupidité, de la corruption, de l’achat des consciences, de la perte identitaire. Ce sont des pratiques indignes et anormales que l’auteur met à nu dans la page79 : « Il y a un phénomène que l’on assiste au PCT : la participation aux meetings en échange d’argent et de tee- shorts ou la participation à une réunion politique en attente d’une bouteille de bière. » Le rôle d’une formation politique surtout celle qui est aux affaires c’est de veiller et de s’imprégner de la manière dont ces cadres qui sont nommés à la sphère de l’appareil étatique, de la manière dont ils  gèrent leurs départements ministériels, leurs directions respectives, leurs institutions et aussi leurs collectivités locales. Car, elle doit également centraliser sa politique de confiance et celle de notation sur la gestion axée sur les résultats et non à la multiplication des théories politiques vaines et bidons. Le rôle d’une formation politique c’est aussi de veiller de manière permanente, la façon dont les Mairies qui sont sous la tutelle de leurs cadres sont gérées. C’est à ce niveau que chaque élu du peuple aura peur d’être sanctionné par les instances de son parti pour mauvaise gestion. L’auteur s’indigne de cette négligence de son parti politique sur le suivi permanent et continuel de la politique adoptée par la Mairie de Brazzaville. C’est ce qu’il dénonce à la page 78 : « Je n’ai jamais été appelé une seule fois à prendre connaissance des réflexions du parti sur la politique de la ville, à entendre les instructions des instances dirigeantes du parti membre du comité central que je suis, ou été convoqué à répondre de ce que le parti attendait de moi. En revanche, j’ai été convoqué d’urgence par la commission nationale de contrôle  et d’évaluation du parti quand il s’est agi de PONA EKOLO. »

   L’heure doit être uniquement consacrée au travail et non à la  tenue des discours ennuyeux et inutiles. C’est pourquoi, les ministres de la République ne devraient pas passés tous leurs temps à faire le tour des médias nationaux et internationaux pour faire du spectacle, jouer à l’importance et à la tenue des propos vains et séduisants mais ils devraient plutôt consacrés leurs temps au travail, à apporter des solutions au sein de leurs départements ministériels respectifs. L’heure est arrivée où il faut maintenant mettre un terme aux discours théoriques qui ne cessent d’endormir les populations. Ainsi, l’heure est maintenant à la concrétisation et à  la matérialisation du projet de société du chef de l’Etat. C’est cette attitude blâmable que l’auteur met à nu à la page 65 :  « Les Ministres ne doivent plus être ceux des annonces et des journaux télévisés, mais ceux des actes, des faits et des résultats, ils ne doivent plus être des super fonctionnaires, simples adeptes de postures rhétoriques, et même sémantiques, mais des services de l’état qui assument une identité réformiste affirmée. »

Un parti politique devrait aussi être ce lieu où ses dirigeants doivent inculquer à ces membres et à ses sympathisants les valeurs cardinales de la morale, de l’éthique et aussi les fondements d’une Nation. C’est dans ce contexte que l’auteur martèle à la page 63 : « Un parti politique est également censé projeter une organisation ou une réorganisation de la société, qu’on appelle souvent projet de société. Il doit porter des valeurs, des repères et des références qui guident l’action de ses membres et l’appréciation des cadres. Or aujourd’hui, on ne sait pas sur quelle base juger l’éthique d’un membre du PCT. »

Ce livre d’une grande portée didactique ne s’adresse pas seulement au PCT mais il s’adresse aussi aux formations politiques de la majorité présidentielle que de l’opposition où certaines personnes semblent avoir perdu les valeurs cardinales de la morale et de l’éthique.  

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1 Comment

  1. N’est il pas mieux pour lui de commencer par cesser d’occuper cette fonction ?

    C’est là aussi un vrai exemple.


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