Congo – les pilleurs des fonds publics dans le viseur du procureur de la République

André Oko Ngakala

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Le procureur de la République, André Oko Ngakala, entend désormais mener la guerre contre les pilleurs et voleurs des fonds de l’Etat. Le 29 juillet, il a invité les institutions et autres structures de lutte contre la corruption, à lui transmettre les rapports de leurs enquêtes afin que ceux dont les faits sont déjà avérés, soient immédiatement arrêtés et transférés à la Maison d’arrêt.

Le procureur de la République a abordé cette question (restée taboue) le 29 juillet, à l’issue d’une visite de travail dans les brigades de gendarmerie de Brazzaville nord. En réagissant ainsi, André Oko Ngakala, répondait au président de la Commission nationale de lutte contre la corruption, la concussion et la fraude, Lamyr Nguélé, qui accusait le Parquet de Brazzaville de ne jamais engager les poursuites judiciaires contre les tierces, pour lesquelles les faits de détournement sont avérés, et dont les rapports d’enquêtes lui auraient été transmis.

Dans son intervention, le procureur de la République a rejeté en bloc ces accusations, et juré n’avoir reçu des rapports de la Commission de lutte contre la corruption, confirmant les détournements de fonds par quiconque. Il a, par ailleurs, relevé la pertinence et la nécessité de statuer sur de tels dossiers. Il a toutefois affirmé que s’il y a des rapports en ce sens, que ceux-ci lui soient transférés afin qu’il agisse en urgence.

« Je ne rentre pas dans cette polémique, je n’ai pas reçu de dossiers. S’il y a des pilleurs des deniers publics, qu’on saisisse les services de police et de gendarmerie afin qu’ils me les transfèrent. Je ne badine pas, je les traiterais comme tel, parce que ce sont des criminels économiques. La loi est impersonnelle et doit s’appliquer à tous de manière effective », a souligné André Oko Ngakala.

Le procureur de la République a pris le ferme engagement d’agir dans le cadre de la politique de rupture prônée par le chef de l’Etat, Denis Sassou N’Guesso. « La loi de la rupture s’appliquera dans toute sa rigueur et de manière impartiale à tous les citoyens. Tant pis pour ceux qui seront pris dans le filet, parce qu’ils seront disqualifiés », a-t-il renchéri.

Lors de sa descente dans les brigades territoriales de gendarmerie, le procureur de la République André Oko Ngakala a mis en alerte maximum les gendarmes, face au phénomène des « bébés noirs ». « Je suis venu aussi vous parler du phénomène des « bébés noirs » qui sévit à Brazzaville. Je mets en garde dès cet instant, les parents et ceux qui hébergent les bébés noirs dans leurs maisons, sans faire signe à la police et à la gendarmerie. Nous allons traquer de manière impitoyable les bébés noirs et leurs complices afin de les traduire en justice », a-t-il promis.

Depuis la brigade territoriale de gendarmerie de Manianga, à Talangaï où il a commencé sa ronde, la poursuivant par celles du CEG de la Liberté, à Ouenzé et à Poto-Poto, le procureur de la République a exhorté les gendarmes au respect du délai de garde à vue, fixé à 72 heures. Il les a ensuite invités à bannir les comportements déviants et à travailler conformément à la déontologie de leur profession et aux lois en vigueur.

André Oko Ngakala était accompagné dans sa ronde du commandant de région de gendarmerie de Brazzaville, le colonel Gildas Olangui.

Firmin Oyé

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Paul-Marie Mpouele et ses copains créent une coalition de l’opposition à Brazzaville

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Le président du Rassemblement des jeunes républicains (RJR), Paul-Marie Mpouele a lancé le 30 juillet 2016 à Brazzaville, le Rassemblement pour l’opposition congolaise (ROC), une nouvelle coalition d’une dizaine de partis se réclamant de l’opposition. Cette plateforme vise de mener autrement la politique de l’opposition qui, semble-t-il, n’a évolué que d’échecs en échecs.

Au moment où l’opposition congolaise fait face aux défis de sa recomposition et de sa restructuration, Paul-Marie Mpouele sort un nouveau joker politique, le ROC. Un regroupement de petits partis sans élus, même au niveau du quartier. L’AS de pique qu’a été le FROCAD n’est finalement devenu qu’un simple machin.

« Je suis toujours à l’opposition depuis 1997. Je ne suis pas un vagabond politique, je ne joue pas entre Majorité et opposition. L’avantage ici au ROC, c’est que nous lançons une plateforme politique avec un programme politique, contrairement aux autres », se débrouille de justifier M. Mpouele.

C’est André Mboussa Ela qui a été désigné président de la commission ad hoc de cette plateforme. Il a estimé qu’il fallait tirer la leçon des échecs que l’opposition a accumulés depuis la fin de la guerre de 1997. Il est même allé plus loin en disant que depuis 1999, aucun de plus de 21 groupements politique n’a pas pu organiser l’alternance démocratique au Congo. Pour Mboussa Ela, lui-même président du CAR, un petit parti peu connu, il faut repartir sur de nouvelles bases et réfléchir sur l’avenir du pays, plutôt que de rester accrocher à d’interminables querelles.

Gilda Rosemonde Mountsara, porte-parole du ROC et Armand Mpourou, membre, ont également rejoint Paul-Marie Mpouele. Avec eux, une poignée de jeunes acteurs politiques en quête de réputation. Au total, une dizaine de partis politiques pour faire autrement l’opposition. Ils ont publié une déclaration de principes dans laquelle ils soutiennent le renouvellement des institutions, dénonçant dans la foulée les « dérives dictatoriales et les violences, aussi bien de ceux qui ont oublié la nation congolaise que de ceux qui ont oublié le peuple ».

C’est grâce au courage et au dynamisme de Paul-Marie Mpouele que le FROCAD, la principale plateforme de l’opposition congolaise a été créée en janvier 2015. Il en a été longtemps l’incarnation, notamment dans la communication. Avant son départ de cette plateforme, une vive crise avait altéré ses rapports avec les autres leaders du FROCAD. Une interview du jeune leader à ce sujet avait d’ailleurs été diffusée sur BrazzaPLUS, et le lendemain M. Mpouele déposait sa lettre de démission, encaissant systématiquement insultes et critiques acerbes de la part des militants qui avaient cru en lui.

Et pourtant, c’est sur cette envolée de bois vert que ce natif de Mabombo dans la Bouenza porte sur les fonds baptismaux, quelque temps seulement après, le Rassemblement des jeunes républicains, sa propre formation politique qui fait route presque dans l’anonymat. Après les événements du 4-Avril, l’homme a voulu rebondir en se livrant comme tapis de paix entre les hommes du Pasteur Ntumi en débande défensive et les éléments de la force publique en attaque. Une facilitation qui échoue lamentablement malgré la protection que lui apporte le ministre de l’Intérieur.

La création du Rassemblement de l’opposition congolaise (ROC) est un vrai joker que sort le jeune leader. Bien qu’il joue encore les seconds rôles en projetant Mboussa Ela à la tête de l’organisation, Paul-Marie Mpouele n’attend que son heure pour saisir la balle au bond. L’homme a certainement voulu s’échapper des eaux troubles de ses ainés, éternels opposants.

Par Arsène SEVERIN

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RDC – Tshisekedi d’accord pour le dialogue de Kabila, mais…pas avec Edem Kodjo

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Le président fondateur de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshesekedi Wa Mulumba, a récusé le 31 juillet 2016 au cours d’un meeting à Kinshasa, le facilitateur de l’Union africaine Edem Kodjo dans le dialogue politique convoqué par le président Joseph Kabila. Le sphinx de Limeté est d’accord pour participer à ce dialogue qui doit déboucher sur les conditions sereines d’organisation des élections en RDC, avant la fin du mandat du président sortant.

Tout sauf Kodjo ! Les Kinois ne veulent pas du Togolais qu’ils considèrent comme un vrai kabiliste. Etienne Tshekedi, rentré la semaine dernière en triomphe à Kinshasa, est revenu sur ce rejet. « Trop kabiliste pour conduire ce dialogue », a-t-il jugé, lui aussi, dans un discours délivré au boulevard Triomphal en Lingala, une langue très parlée à Kinshasa.

Edem Kodjo est proposé par l’Union africaine comme facilitateur dans le dialogue que le président Kabila veut organiser au terme de son deuxième et dernier mandat à la tête de la RDC. Mais, le Togolais à maille à partir avec les opposants de ce pays qui ne veulent même pas voir sa silhouette. Ils boudent ses invitations et narguent ses divers plans de tenue de dialogue. Report sur report. C’est la recette que sert désormais Edem Kodjo aux Kinois. Pour les opposants au régime du président Kabila, M. Kodjo est venu pistonner le président sortant pour rempiler.

Le ressortissant du Togo est un ancien secrétaire général de l’Union africaine, genre Pascal Gayama. L’organisation panafricaine veut bien lui trouver du service, mais il semble que le poste lui est très mal taillé. Ses tours répétés à Addis Abebas au siège de l’organisation et à Brazzaville chez son ami de tous les temps et le voisin stratégique de Kinshasa, n’ont pas suffi pour changer de stratégies et convaincre les opposants qui ne veulent pas lui.

Edem Kodjo voudra-t-il sauver la RDC en remettant sa démission à Nkosazana Dlamini Zuma la présidente de la Commission de l’Union africaine qui l’avait nommé à ce poste ? Pas certain, car cette race de diplomates ne recule jamais. Il cherche bien une faille dans laquelle il engouffrerait Etienne Tshisekedi, avec ou sans ses amis de l’opposition, très tenaces. Et le dialogue aurait commencé…

Mais, le facilitateur n’est pas totalement rejeté par tous. Heureusement. Certains opposants, moins radicaux, partagent l’idée de voir Edem Kodjo rester et faciliter cette rencontre politique. Pour eux l’essentiel, c’est de dialoguer. Réfléchir sur comment organiser les prochaines élections dans un si grand pays. Avec ou sans Edem Kodjo, le dialogue d’abord, soutiendraient-ils.

Par Arsène SEVERIN

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La journaliste Mimie Engumba enfin à Kinshasa après la désillusion avec Tony Boyamba

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C’est sous les félicitations de la grande famille de journalistes que Mimie Engumba Mulongo a regagné Kinshasa après juste deux mois de service dans le gouvernement provincial de l’Equateur, auprès de Tony Boyamba, le puissant gouverneur. Notre consoeur a déposé sa lettre de démission et a vite quitté Mbandaka sans même attendre que sa lettre soit agréée, chose rare dans un pays où tout le monde court après les postes et les autorités, même les plus indignes et prédatrices!

Les commentaires sur les réseaux sociaux, et notamment sur Facebook fusent de partout. Les journalistes saluent la décision prise par leur collègue Mimie Engumba qui n’a pas voulu courber l’échine, ni partager une rêverie pour quelques vieux billets de dollars. Nommée ministre provinciale de la Communication, de Nouvelles technologies, la femme et de l’Enfant, la jeune dame a quitté enfants et mari pour aller servir la RDC dans l’une des difficiles provinces de son son pays. Elle était la seule femme parmi les dix membres de ce tout premier gouvernement provincial de l’Equateur nouvelle formule. Mais face aux complications liées à l’exercice de sa mission, la journaliste s’est fondu une lettre dans laquelle elle déplore la déviation de son chef qui avait pourtant prôné « Gouvernons Ensemble ».

Dans sa lettre de démission, Mimie Engumba n’accuse pas point par point son chef qu’elle protège bien. Une attitude bien intelligente, vu les responsabilités du gouverneur Tony Boyamba. Mais sa déception est grande : « J’étais convaincue d’évoluer suivant un idéal commun de consensualisme et de dévouement pour le seul profit du développement de la RDC à travers notre chère province de l’ Equateur », écrit-elle dans sa lettre au puissant gouverneur de la province forestière.

Dans tout ça, c’est l’Equateur, de Monutu Sese Seko, de Bemba Saolona, de Honoré Gbanda ou de Jean-Pierre Bemba, des cardinaux Malulu ou Etsu Bamungwabi qui perd. Mimie Engumba elle-même est de l’Equateur. L’histoire avec l’Equateur, c’est la province qui est retardée par ses propres fils. On se souvient des querelles intestines qui ont fait couler le gouverneur José Makila, alors seul et unique gouverneur du MLC (parti principalement des gens de l’Equateur). Plus tard, c’est le gouverneur Louis Koyagalo qui a géré la province dans son lit de malade, alors que sur le terrain, parlement proncial et gouvernement provincial jouaenit au ping-pong, se barricadant les bureaux. Un théâtre à la Zaïroise, dira-t-on de l’autre côté du fleuve, à Brazzaville.

Par Arsène SEVERIN

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Explosions du 4 mars à Brazzaville : Plusieurs victimes réclament la reconstruction de leurs habitations

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Depuis cinq ans, il y a encore des victimes du drame du 4 mars 2012 qui continuent à vivre dans de mauvaises conditions.

 Elles ont mis à profit la rencontre citoyenne organisée le 29 juillet par le député de la première circonscription électorale de Talangaï, Hyacinthe Ingani pour présenter leurs souffrances et réitérer leurs doléances.

Les populations des quartiers 61 et 62 du sixième arrondissement de Talangaï ont rappelé à leur élu que le gouvernement leur avait fait la promesse de les placer momentanément dans les nouveaux logements sociaux construits dans la zone du marché de Dragage, le temps, ont-ils ajouté, que l’Etat procède à la reconstruction de leurs maisons.

« Nous attendons toujours cette promesse du gouvernement qui ne semble pas se réaliser. Les logements sociaux sont achevés et sont inhabités pendant que nous sommes à la belle étoile. Nous ne sommes pas auteurs de nos malheurs. Nous demandons au gouvernement d’en trouver au plus vite la solution. Cette situation a trop duré », a confié un habitant du quartier 61.

Abordant les autres aspects liés à la vie du pays, les habitants des deux quartiers ont voulu en savoir plus sur les recettes générées par la vente du bois et d’autres minerais au moment où l’on parle de plus en plus de l’écroulement des prix du baril du pétrole.

Répondant aux questions de ses mandants, le député Hyacinthe Ingani a pris acte de toutes leurs doléances. A propos du dossier du 4 mars, il a indiqué que la commission mise en place pour la circonstance est en pourparlers avec le gouvernement.

Il leur a fait part des délibérations de son entretien avec le Premier ministre Clément Mouamba qui a promis demander aux ministres impliqués dans le dossier du 4 mars de lui proposer des rapports circonstanciés, afin de connaitre les contours exacts du dossier et d’en proposer les pistes de traitement.

En outre, le député de Talangaï 1 leur a fait comprendre que dans le budget rectificatif qui venait d’être adopté par l’Assemblée nationale, il est inscrit une ligne budgétaire relative à la reconstruction des maisons détruites à la suite des explosions du 4 mars 2012.

Par ailleurs, Hyacinthe Ingani a informé ses mandants que la nouvelle Constitution du 25 octobre 2016 donnait plus de pouvoirs au Parlement dans le cadre du contrôle de l’exécutif. Les parlementaires, a-t-il dit, vont se saisir de cette opportunité constitutionnelle pour faire pression sur le gouvernement, en vue d’obtenir la résolution de plusieurs problèmes administratifs.  

Roger Ngombé

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Retour de Tshisekedi à Kinshasa : Brazzaville retient son souffle

Etienne Tshisekedi

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L’effervescence politique qui règne en République démocratique du Congo, marquée par le retour au bercail d’Etienne Tshisekedi risque de faire basculer Brazzaville vers une crise socio-économique.

Sur son chemin de retour pour Kinshasa, le jet privé abord duquel se trouvait Etienne Tshisekedi, alias « le sphinx de Limeté » comme l’appellent ses militants de l’Udps, a fait une escale (technique) à l’aéroport international Maya Maya de Brazzaville. Il n’en fallait pas plus pour que des rumeurs brazzavilloise et kinoise soupçonnent les politiques de la RD Congo de vouloir empêcher le vieux apposant de regagner son pays…

À Kinshasa même, le franc congolais s’est considérablement déprécié par rapport au dollar US. Conséquence, la « dollarisation » de l’économie congolaise complique davantage le quotidien socio-économique des Congolais de Kinshasa. La peur s’est emparée d’une partie des diplomates et hommes d’affaires étrangers installés dans la capitale politique de la RDC. Certains préfèrent décamper; d’autres lorgnent sur Brazzaville, moteur vrombissant du canot rapide, à la moindre incartade.

En deux jours d’intervalle, la Majorité présidentielle réunie autour de PPRD au pouvoir, et l’opposition au régime du présidentiel Kabila, ont fait étalage de leur grande capacité de mobilisation. En témoignent les meetings monstres organisés par chaque groupement politique. On n’est pas loin des querelles politiques des années 90, sous le régime de feu le Maréchal Mobutu. À Brazzaville, déjà frappée par la crise financière, à laquelle est venue se greffer la situation politique post électorale, l’on redoute les dégâts collatéraux de cette crise politique en Rd Congo. Les statistiques ne sont pas exactes, Kinshasa compterait entre 14 et 16 millions d’habitants, tandis que Brazzaville en aurait entre 700 mille plus d’un million d’habitants. D’où tout l’intérêt pour Brazzaville de ne pas voir Kinshasa, la capitale voisine, replonger dans une crise violente.

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VIDÉO – Pape François : « ce n’est pas juste et ce n’est pas vrai d’associer l’islam à la violence »

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Le pape François a une nouvelle fois souhaité réagir à la vague de violences dont l’Europe est témoin à l’heure actuelle.

Il a tenu à exprimer un message de paix, estimant que le fondamentalisme religieux était présent dans toutes les religions, pas seulement dans l’islam : « ce n’est pas juste et ce n’est pas vrai d’associer l’islam à la violence ».

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