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Dans une interview accordée mardi à Œil d’Afrique, Alain Akouala, ministre des Zones économiques spéciales du Congo a indiqué que le Président Denis Sassou Nguesso a pour ambition de susciter l’attractivité de son pays en termes de création d’entreprises, de mise en place d’une industrie par l’entremise du ministère des Zones Economiques Spéciales.
«A la tête de cette noble mission, je m’attache à faire la promotion de mon pays afin de faire venir des investisseurs qui vont nous accompagner dans la mise en place d’une vraie économie nationale», a-t-il dit. Alain Akouala appelle à faire la différence entre les pirates de l’économie mondiale et des investisseurs qui vont intervenir dans un cadre réglementaire précis. «Nous avons lancé une agence de planification qui va sélectionner les entreprises qui vont investir dans notre pays. Nous avons également engagé des études de faisabilités qui nous ont permis de savoir quelles filières nous devons développer, quelles types d’entreprises nous devons créer et de connaître impact que cela aurait sur notre économie», déclare le fidèle ministre de Sassou Nguesso.
Akouala estime que l’époque des pirates de l’économie est finie. «Ces gens sont à l’origine de ce qui se passe en Afrique aujourd’hui. Regardez le pillage de l’Est de la RD Congo. Qui bénéficie du Coltan de ce pays ? Donc, c’est fort de ce type de constat qu’au Congo, nous nous inspirons des pays qui ont fait leurs preuves. Le succès story de Singapour en la matière en est l’exemple parfait », affirme-t-il. Pour le ministre, les investisseurs qui viendront au Congo devront remplir les conditions et passer par les étapes prévus par les institutions.
En ce qui concerne la lutte contre la corruption, Alain Akouala indique que la nouvelle architecture constitutionnelle permet une surveillance et un contrôle du gouvernement par les députés en cas de corruption. Pour financer la politique des zones économiques spéciales, le ministre en charge estime que malgré la chute du cours du baril du pétrole, le pays a encore la possibilité de tirer son épingle du jeu.
«Nous allons définir les priorités au niveau du budget de l’Etat. Et nous devons travailler sur le Plan National de Développement 2017-2021. Ainsi nous saurons chaque année ce que nous pourrons financer », indique le ministre. Le Congo va de ce fait circonscrire ses propres capacités de financement, les projets à réaliser avec les partenaires étrangers et enfin comment faire intervenir l’investissement privé.
«Ce n’est pas l’argent qui manque dans le monde mais plutôt les projets. Nous allons nous lancer vers un partenariat financier sein. Nous pourrons ainsi via les zones économiques spéciales dont le fonctionnement permettra le remboursement de la dette que nous allons contracter, financer notre politique», explique Alain Akouala. Quant aux révélations de « Panama Papers » le fidèle ministre de Sassou demande de laisser la justice faire son travail.
Revenant sur le dossier judiciaire contre la présidence du Congo ouvert aux USA, le ministre congolais balaie du revers de main et appelle à se poser des questions sur l’impunité des pays accusés de financer le terrorisme international dont le Qatar et l’Arabie Saoudite. Il demande aux ONG de «s’offusquer comme ils aiment le faire lorsqu’il s’agit du Congo».
Akouala qui accuse les occidentaux de la situation actuelle de l’Afrique partant des ajustements structurels, la privatisation, le processus de démocratisation et les guerres civiles, estime que l’indépendance de l’Afrique est une indépendance de faite. «Il n’y a pas d’indépendance économique. Pire encore, nous n’avons toujours pas acquis l’indépendance politique. Laissez-moi vous dire que si les générations antérieures ne le disaient pas, sachez qu’elles en pensaient pas moins. J’appartiens à une autre génération et je n’hésite pas à dire les choses clairement. Si vous relisez la lettre de Lumumba à sa femme, vous constaterez la puissance de ces mots. Donc les faits sont encore là», affirme Alain Akouala précisant que le Congo se bat pour obtenir sa souveraineté comme tous les autres pays africains.
A la question de savoir si le Congo doit quitter la zone CFA et se doter d’une monnaie nationale, le ministre congolais demande de ne pas mettre la charrue avant les beaufs. «Il faudra déjà être capable de construire son économie. La monnaie est le reflet de la solidité de votre économie. Je vous rappelle que dans les années 75, le Zaïre (monnaie de l’Actuel RD Congo. Ndr) valait deux dollars. Mais, nous connaissons la suite», a-t-il dit.
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