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Claudine Munari, candidate malheureuse à l’élection présidentielle du 20 mars dernier au Congo Brazzaville ne veut pas voir son pays sombrer sans rien faire. L’ancienne ministre ne veut pas rester spectatrice du naufrage du Congo suite à une élection présidentielle frauduleuse et condamnée par plusieurs partenaires du pays. Elle vient de lancer un appel au rassemblement pour le 15 avril prochain à Brazzaville pour dénoncer le coup de force du régime de Denis Sassou Nguesso.
« Les résultats du scrutin du 20 mars 2016, tels qu’issus des urnes et constatés par nos observateurs, implicitement validés aujourd’hui par le Secrétaire général du PCT, démontrent que le Président de la République sortant n’accède pas au deuxième tour. Comme à leur habitude, les organes officiels de l’Etat ont proclamé la victoire du candidat sortant dès le premier tour, avec 60% des suffrages exprimés », a condamné Mme Munari qui fustige une « usurpation du vote des Congolais qui est elle-même la suite logique d’une Constitution imposée par les armes et dans le sang en octobre 2015 ».
Pour la candidate à la présidentielle, le climat qui règne actuellement au Congo est la consécration du système du crime sous lequel « nous vivons, qui consiste à organiser la fraude électorale et à traquer ou assassiner les contestataires ».
« Notre pays est le seul au monde où les chars, les hélicoptères, les colonnes de militaires, les bombes lacrymogènes et la coupure des télécommunications, font partie du système électoral. Même les pires dictatures du vingtième siècle n’avaient pas de telles pratiques », a-t-elle indiqué.
Mais l’ancienne directrice de cabinet du Président Pascal Lissouba félicite par ailleurs le peuple congolais qui a fait valoir sa dignité et donner la preuve de toute sa détermination et de son désir ardent de restaurer l’alternance démocratique dans le pays.
Mme fait remarquer aux Congolais que la situation est plus grave et qu’il n’est plus question pour le pouvoir d’imposer au peuple l’idéologie de l’homme providentiel. Selon elle, « une idéologie qui n’a que le mérite de faire perdre du temps ».
« Les siècles passés ont tous enterré des hommes illustres. Aucun indispensable n’a survécu à son temps. Le siècle présent est celui des hommes et des femmes qui se complètent et se succèdent. Cette réalité universelle ne doit pas s’arrêter à nos frontières », fait-elle remarquer.
Claudine Munari le dit à qui veut l’entendre que le peuple congolais s’est exprimé en faveur de l’alternance, le 20 mars dernier et que son vote doit être respecté.
« Notre pays est totalement arraché du monde réel. On proclame les résultats d’une élection tronquée pendant que tout le peuple dort. On joue à l’arme lourde au milieu des habitations pour détourner l’attention des malfaçons de la Cour Constitutionnelle », fustige-t-elle avant de condamner les gaz et les tirs à balles réelles dans les rues des différentes villes et campagnes.
« Aujourd’hui des expéditions meurtrières sont lancées dans les quartiers urbains et des bombardements à l’arme lourde sont en train de décimer les populations du département du Pool », rappelle la candidate.
Mme Munari le dit aux congolais: «le premier coupable. Plus nous sommes silencieux, plus d’autres continuent de tomber. Au Pool aujourd’hui, à qui le tour demain ? »
Elle appelle à rompre le silence, à se rassembler pour se libérer du joug du régime de Sassou Nguesso.
« Aux Congolaises et Congolais qui sont à Brazzaville, je vous convie au rassemblement de la paix, au rassemblement de l’unité nationale, le vendredi 15 avril 2016 à 14 heures au boulevard Alfred Raoul. A tous ceux qui aiment ce pays, qui pensent que nous pouvons le construire ensemble, sans violence, sans les lacrymogènes, sans les chars, sans les hélicoptères et les bombes ; à tous ceux qui veulent d’un pays où il fait bon vivre ensemble, je vous lance cet appel d’une mère », déclare-t-elle précisant qu’il s’agit d’un appel à l’unité et non conte un homme.
« Le vendredi 15 avril 2016, je serai au boulevard Alfred Raoul dès 14 heures. Quitte à ce que j’y sois seule, je serai là pour défendre la liberté, la démocratie, la République, et l’unité nationale. Nous serons là pour dire que la violence n’est pas une solution. La brutalité militaire ne peut pas être notre modèle du vivre ensemble », avance Claudine Munari.
Pour elle, les vrais résultats sortis des urnes au premier tour de l’élection présidentielle du 20 mars, disposent d’un second tour entre le général Jean Marie Michel Mokoko et Monsieur Guy Brice Parfait Kolelas. Elle engage ces deux à honorer la confiance que les Congolais leur ont fait en se joignant au rassemblement le vendredi 15 avril 2016.
D’ailleurs, la coordination de l’IDC-FROCAD vient d’appeler tous les congolais à se mobiliser pour cette gigantesque manifestation le vendredi prochain.
Mme Munari fait remarquer aux acteurs politiques, aux confessions religieuses, à la société civile, à la communauté internationale, aux partenaires du Congo, aux défenseurs de la démocratie et de la paix que le Congo brûle et qu’il est temps d’agir au lieu de regarder ailleurs.
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