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Centre ville de Sibiti sous lampadaires|©severinnews
Centre ville de Sibiti sous lampadaires|©severinnews

A Sibiti, dans le département de la Lékoumou, au Congo-Brazzaville, des Bantous qui ont des relations sexuelles la nuit avec des femmes autochtones, n’osent que rarement s’afficher avec leurs compagnes le jour. Une hypocrisie que certains dénoncent…

«Mon ex-ami Bantou m’a mise enceinte, puis il m’a demandé de ne pas le trahir (ne pas donner son nom, Ndlr), me menaçant même de me tuer ! Effrayée, j’ai été obligée d’évacuer cette grossesse… Sans l’intervention de mes parents, je serais morte ! Depuis ce jour, j’ai juré ne plus avoir pour ami un Bantou ! », se rappelle, pleine de regrets, Sylvie Tsala, une autochtone d’une trentaine d’années.
A Sibiti, chef lieu du département de la Lékoumou, à environ 400 km à l’ouest de Brazzaville, plusieurs autochtones connaissent diverses mésaventures avec des Bantous : abandon avec ou sans bébé à charge, contamination par une infection sexuellement transmissible, etc. Fallone Ikouara a elle compromis son avenir d’une autre façon : «Il y a deux ans, j’avais 14 ans, j’étais en classe de 6e. Je vivais avec un jeune Bantou qui m’a obligée à abandonner mes études pour devenir son épouse (au Congo Brazza, l’âge légal pour se marier officiellement est pourtant fixé à 18 ans, l’âge de la majorité, Ndlr). Il m’a ensuite aussitôt chassée de chez lui. Il ne voulait même plus me voir… »
L’époux de Fallone n’a sans doute pas supporté les moqueries de son entourage. Bilan : une perte de temps pour cette jeune femme, qui n’a depuis pas repris ses études et habite à présent avec un autochtone. Une mésaventure loin d’être isolée… «Certaines entretiennent des rapports sexuels avec les Bantous sachant que ces derniers ne pourront pas les prendre officiellement en mariage. Elles évoquent comme seule raison la tendresse de ces hommes pendant l’acte sexuel. Mais, au finish, ces derniers ne donnent rien à leurs ‘amies’ autochtones. C’est à peine s’ils leur achètent la bière ou l’alcool frelaté… », regrette Franck Madounga un jeune Bantou, officiellement en couple avec Odette Pembé, une autochtone.

Aimer au grand jour
Franck dénonce l’hypocrisie d’autres jeunes de sa communauté : « Certains entretiennent des rapports sexuels avec des femmes autochtones. Ils se battent même entre eux pour elles, car ils apprécient leur savoir-faire au lit. Mais, une fois la nuit passée, ils ne veulent pas s’afficher avec elles. Avec mon épouse, cela fait déjà plusieurs années que nous sommes ensemble. Je l’aime comme au premier jour de notre rencontre. Résultat : je suis devenu comme le président de tous les Bantous qui ont des femmes autochtones et qui s’affichent sans gêne. »
Toutefois, à l’heure actuelle, seule une minorité ose agir de la sorte… Au grand regret de Jean Denis Toutou Ngamiye, président de l’Association pour la promotion socio-culturelle des populations autochtones du Congo (Apsac) : « Depuis que notre association a été créée, en 1991, nous avons identifié plusieurs unions mixtes, mais les choses se compliquent quand ces Bantous abandonnent les femmes autochtones après leurs grossesses où ne veulent même plus les regarder après avoir satisfait leurs appétits sexuels. Nous devons tous êtres humains en aimant la femme autochtone comme nous aimons la femme bantoue ! »
Le président de l’Apsac estime à cinq ou six seulement le nombre de couples mixtes qui osent pour le moment s’afficher en public à Sibiti et environs…

Emmanuel Libondo

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