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Le président de l’Observatoire Congolais des Médias (OCM), M. Bernard Mackiza, a dressé le 5 septembre dernier à Brazzaville, un état de la presse congolaise non satisfaisant, car subissant la pression intolérable des difficultés d’ordre financier, technique ou même proprement journalistique.
Dans une communication portant sur «L’état des médias au Congo», faite à l’occasion d’une journée d’échange organisée par l’Association Désir d’Unité (ADU) en partenariat avec l’Association des Editeurs de Presse du Congo (AEPC) sur le thème «Médias et éthique du vivre ensemble», M. Mackiza a relevé que le tirage de la presse écrite et le taux d’écoute des médias audio-visuels sont faibles.
«La presse écrite est d’une spatialisation hasardeuse, ce qui empêche une grande partie de la population, pour ne pas dire la plus grande partie de la population de lire régulièrement», a-t-il dit, rappelant ainsi aux journalistes et autres communicateurs de refuser la subordination qui est contraire à leur mission : celle d’informer, c’est-à-dire de fournir aux autres et à soi-même, les moyens de comprendre ce qui se passe et d’agir efficacement.
Selon lui, ce métier étant exigeant, il nécessite une formation de base solide. «La profession doit s’interdire des armes empoisonnées : mensonge, invective, diffamation, violence, etc.», a souligné le président de l’OCM, ajoutant que le journalisme, avant d’être une profession est, d’abord, un comportement, une attitude, une façon de regarder et d’écouter.
A cet effet, la presse congolaise a de nombreux défis à relever, à savoir contribuer au bien-vivre ensemble ; contribuer à la consolidation de la paix ; être indépendante face aux pouvoirs politiques et aux pouvoirs d’argent ; diffuser une information complète et objective ; gérer des entreprises de presse dignes de ce nom ; ouvrir des espaces de parole pour le dialogue des cultures et pour la compréhension entre les différentes composantes de la société congolaise ; ne pas se faire dominer, a-t-il fait observer.
La presse congolaise compte 53 périodiques, selon un répertoire établi par le ministère de la communication en 2013, et ils sont mensuels, hebdomadaires ou bihebdomadaires et deux quotidiens seulement : Les Dépêches de Brazzaville et le bulletin de l’Agence Congolaise d’Information (ACI), a-t-il noté.
En ce qui concerne l’audiovisuel, on estime à 61 le nombre de radios diffusant à partir de presque tous les chefs-lieux des préfectures et d’autres centres importants du pays, tandis qu’on estime à 33 le nombre des stations de télévision. Brazzaville et Pointe-Noire détenant le plus grand nombre, soit 13 radios et 9 télévisions pour Brazzaville et 10 radios et 8 télévisions pour Pointe-Noire, a-t-on appris à cette occasion.
Ces médias sont l’œuvre de l’Etat, des indépendants, des hommes politiques, des Eglises, et d’autres acteurs, a précisé le président de l’OCM, notifiant que ceux qui se disent indépendants, ce sont souvent les hommes politiques, les hommes d’affaires ne s’intéressant pas beaucoup au secteur communication.
Bien que bénéficiant d’un environnement juridique acceptable et régie par les mêmes textes juridiques, la presse congolaise est une presse non solidaire, a relevé M. Mackiza, indiquant également que les communicateurs congolais ne bénéficient pas d’un même statut et sont de formations diverses.
Si l’on parle de 3000 agents ou plus de l’Etat dans la presse, on ne sait combien d’hommes et femmes travaillent dans les périodiques, les radios et télévisions privés, a-t-il reconnu, déplorant à cet effet, l’absence de textes d’application régissant la presse au Congo, d’une centrale d’achat, d’un service de messagerie.
La presse congolaise attend surtout la naissance de la fonction journalistique dans le secteur privé. «Aujourd’hui, seuls les professionnels émargeant au budget de l’Etat en sont bénéficiaires, la convention collective de la presse privée récemment adoptée ne connait pas un début d’application», a-t-il signalé.
(ACI)
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