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Des champs de café, de cacao et des palmeraies à l’abandon. Le diamant, l’or et le fer restés enfouis dans le sous-sol, faute d’exploitants. Le bois débité et des grumes, obligés de prendre la direction du Cameroun voisin pour leur exportation vers d’autres cieux. L’activité semble au ralenti dans la Sangha, département du nord du Congo, limitrophe du Gabon, de la République centrafricaine et du Cameroun. L’absence d’infrastructures a freiné le décollage de cette région pourtant considéré comme le deuxième réservoir économique du pays, après Pointe-Noire (sud) où coule le pétrole.
Mais la région sort peu à peu de son désenclavement. La durée du trajet en voiture pour relier la capitale Brazzaville, à 800 kilomètres au sud, a été réduite à 9 heures contre quatre à cinq jours auparavant, grâce à l’aménagement d’un tronçon de 200 kilomètres financé à hauteur de 198 millions d’euros par la Chine.
« Aller à Brazzaville est devenu plus facile. Fini le calvaire. Finie l’angoisse », raconte, sourire aux lèvres, Marcel Dobélé, 50 ans, qui habite cette région dominée par d’immenses étendues de forêts. Jusqu’ici, il était souvent obligé, comme d’autres, de se diriger vers le Cameroun pour s’approvisionner en produits de première nécessité.
« Une transfiguration totale »
« C’est une transfiguration totale que nous sommes en train de vivre. La Sangha est en train devenir le centre de gravité du développement de la zone nord du pays », se félicite Emmanuel Akouelakoum, président du conseil départemental. Un enthousiasme nourri par l’avancement des travaux d’une autre route reliant la Sangha à la ville de Sangmélima au sud du Cameroun. Le gouvernement congolais, grâce à un financement du Fonds africain de développement (FAD) a investi plus de 107 millions d’euros dans ce projet routier.
En plus de la route et des eaux (par la Sangha, affluent du fleuve Congo, navigable une bonne partie de l’année), Ouesso, le chef-lieu du département, est accessible par avion. La ville vient de se doter d’un aéroport international, le quatrième du pays, avec une piste de 3 000 mètres, capable d’accueillir de gros porteurs. Par ailleurs, malgré la chute des recettes pétrolières, les autorités affirment vouloir maintenir leur ambition d’investir près de 610 millions d’euros, cette année, dans des projets d’aménagement urbain. L’objectif étant de permettre à la Sangha d’accueillir la célébration tournante de la fête de l’indépendance, le 15 août prochain.
Par ailleurs, la région va bientôt produire sa propre électricité, avec le projet de construction d’un barrage hydroélectrique de 19.2 mégawatts, financé à 82 millions d’euros, là encore, en partenariat avec la Chine.
(Lemonde)
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