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La région du Pool a la particularité d’être celle qui s’oppose toujours à toute forme d’injustice, de dictature, d’annexion etc. Elle est l’incarnation de la Nation « Congo » dont ses originaires vouent un amour profond. Les plus farouches contestataires à la colonisation sont pour la plupart issus du Pool.
Quand le train Gazelle reçoit l’ordre de quitter la gare centrale de Brazzaville pour rejoindre Pointe Noire dans un voyage qui dure plus de 14 heures entre le riche paysage du Pool, du Grand Niari et le vert du Mayombe, les voyageurs retiennent leur souffle rassurés de l’heure de départ, mais incertains sur celle d’arrivée.
Le Vieux Massengo, bien installé dans son fauteuil bleu siffle sa première bière dans ce voyage qui le conduit à Nkayi où il a élu domicile après sa retraite comme agent de la Suco devenue depuis Saris. Lui qui est originaire du Pool plus précisément de Matoumbou essaie de remonter l’histoire du peuple Kongo et rappelle les liens historiques qui lient le Pool à la Bouenza. « Comme partout dans le monde, la bêtise humaine est passée par là et a voulu créer des antagonismes entre un même peuple appelé de force à vivre ensemble. » avant d’ajouter « C’est pourquoi je déteste les hommes politiques, pour leurs égos ils sont capables de diviser des familles entières profitant de la naïveté de celles-ci. »
Quand le train traverse le village de Matoumbou, le vieux Massengo ému, essaie de situer sa maison familiale et déplore l’état dans lequel se trouve le village. « Là bas, c’est la maison d’Alphonse Malanda » indique le Vieux Mass. A ce moment, une jeune étudiante lui rappelle porter aussi le nom Malanda et vient de Mouyondzi. « C’est ce que j’essaie de vous faire comprendre, le Pool et La Bouenza ont un même passé et avenir »
Pendant qu’il cite une kyrielle de noms dont ont en commun le Pool et la Bouenza, deux des jeunes assis en face de lui éclatent de rire jugeant bizarre certains d’entre eux. « Il faut avoir un papa méchant pour te donner le nom de Wamonampassi ! » fait remarquer un jeune, avant qu’un autre ne rajoute « Portant ce nom, tu ne connaitras que la souffrance toute ta vie. ».S’installe alors un débat entre les jeunes et le Vieux massengo qui tant bien que mal tente d’user à tout moment de sa sagesse pour calmer les ardeurs et le comportement moqueur des jeunes.
Des noms tels que
Oualembo Bahamboula Wamonampassi Wazebizonza Waboulamountou Nanitelamio Bisombolo Nsantoubantou Miambanzila Kintondisa Kinfouisa Kanda Diafouka, Bayizanamio,Bazebizonza Kounouanisa Kouloukouaya,Batolasont cités d’un air moqueur par les jeunes. « Un ami s’appelait Bisombolo au collège, et il était aussi un litigieux » dit un jeune.
Accompagnant parfois les jeunes dans le rire, le Vieux Mass conscient d’être en face d’une jeunesse moderne, s’érige en baobab « Tous ces noms ont chacun une portée culturelle Kongo » explique t il avant de conclure « Vous qui avez choisi de vous moderniser à vive allure, donnez à vos enfants les noms Le Coq, La Forêt…A chaque peuple sa culture… »
Par Lolakaya Congo