Image d’archive|M. Hallahan/Sumitomo Chemical – Olyset NetR
À l’occasion de la journée mondiale de lutte contre le paludisme, célébrée le 25 avril de chaque année, la fondation ECair a procédé, à Brazzaville, au lancement de son programme intitulé : « La jeunesse congolaise dit stop au paludisme ».
Ce programme d’éducation et de sensibilisation en faveur des jeunes est destiné à lutter contre le paludisme dans les quartiers de Brazzaville et de Pointe-Noire avec le soutien du Fonds mondial de lutte contre le paludisme. Cette fondation a mis en place une véritable campagne impliquant les jeunes des quartiers. Il s’agit de faire de ces jeunes des acteurs incontournables dans la lutte contre le paludisme. La fondation a défini son objectif : réduire de manière significative le nombre de personnes souffrant de la maladie de 50% en 3ans et sur le long terme arriver à l’élimination du paludisme au Congo.
Il s’agit en d’autres termes pour la fondation de lancer plusieurs actions de prévention et d’élimination de la pandémie à travers la recherche, la lutte anti-vectorielle, le dépistage et la formation des équipes placées sous la responsabilité des « chefs de bloc ». Il est aussi question de doter les quartiers de matériel spécialisé ou de trouver des moyens d’impacter durablement la maladie. L’autre but de ce programme est d’impliquer les partenaires privés afin de soutenir cette dimension recherche pour que soit trouvé un vaccin.
Alassane Ouattara candidat de la coalition au pouvoir pour la présidentielle
Alassane Ouattara part grand favori pour l’élection présidentielle d’octobre en Côte d’Ivoire. Le président sortant a été investi samedi à Abidjan « candidat unique » de la coalition au pouvoir.
« J’annonce l’investiture du candidat unique du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir) pour l’élection présidentielle » a déclaré Henri Konan Bédié, l’ex-chef de l’État ivoirien et principal allié d’Alassane Ouattara. ll s’exprimait au cours d’une cérémonie qui rassemblait plusieurs dizaines de milliers de sympathisants dans le plus grand stade d’Abidjan.
M. Ouattara, coiffé d’un chapeau blanc sur une chemise de la même couleur, a fait une entrée triomphale dans cette enceinte de 35’000 places, à bord d’une voiture décapotable. Aux cris de « ADO président! (les initiales d’Alassane Dramane Ouattara), le président a été accueilli par ses sympathisants, la plupart vêtus de maillots à son effigie.
Le président gabonais Ali Bongo Ondimba assistait à cette « convention d’investiture » dans le stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan.
Le président ivoirien Ouattara avait été officiellement désigné le 22 mars candidat de son parti, le Rassemblement des républicains (RDR). La présidentielle d’octobre est cruciale pour la Côte d’Ivoire qui sort d’une décennie de crise politico-militaire.
Plus de 3000 morts L’alliance du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) de M. Bédié et du RDR a déjà fait ses preuves. Au deuxième tour de la présidentielle de novembre 2010, M. Bédié (arrivé troisième au 1er tour) avait appelé à voter pour M. Ouattara, l’aidant à l’emporter face à Laurent Gbagbo, qui était au pouvoir depuis dix ans.
Mais, après une décennie de tourmente politique et militaire dans cette ex-colonie française, le refus de M. Gbagbo de reconnaître la victoire de M. Ouattara avait plongé le pays dans une crise sans précédent. Plus de 3000 personnes ont péri.
Grandissime favori Aujourd’hui, alors que M. Gbagbo attend à La Haye d’être jugé par la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes contre l’humanité », le président Ouattara apparaît comme le grandissime favori de la prochaine élection.
Sans chef incontesté et en proie à de fortes divisions, le parti de M. Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), n’a toujours pas décidé s’il se lancerait ou non dans la bataille.
Le président français estime que pour mettre fin au drame des migrants en Méditerranée, il fallait « réparer les erreurs du passé » en Libye, visant implicitement Nicolas Sarkozy.
« Si le monde resteindifférent à ce qui se passe en Libye, alors, même si on met davantage demoyens, davantage de surveillance, davantage de présence en mer, davantage decoopération, davantage de lutte contre les terroristes, il y aura toujours cettecause terrible qui est le fait que ce pays n’est plus dirigé, n’est même plusgouverné, il est dans le chaos« , a déclaré François Hollande, le 2 avril à Bruxelles, au sommet extraordinaire consacré aux migrants.
« La question c’est de savoir comment se fait-il qu’après une intervention il y aplus de trois ans et demi il n’y ait eu aucune réflexion sur ce qui devait se passer après », s’est-il interrogé, visant à nouveau implicitement son prédécesseur, qui aura joué un rôle clé avec le Premier ministre britannique David Cameron dans le déclenchement en 2012 de l’intervention en Libye, qui a conduit à la chute du régime de Mouammar Kadhafi.
François Hollande a par ailleurs annoncé sa volonté de proposer, avec le Royaume-Uni, une résolution aux Nations unies pour détruire les bateaux des trafiquants. Le président français estime que pour mettre fin au drame des migrants en Méditerranée, il fallait « réparer les erreurs du passé » en Libye, visant implicitement Nicolas Sarkozy.
Un sommet au résultat en demi-teinte
À Bruxelles, l’Union européenne (UE) a triplé le budget de l’opération de surveillance et de sauvetage en mer Triton, actuellement de 3 millions d’euros par mois. Par contre, aucun accord n’a été trouvé pour élargir le champ opérationnel de la mission et permettre aux navires de Triton de sortir des eaux territoriales pour se rapprocher de près de la Libye.
Pour la participation aux opérations de surveillance et de sauvetage, la France a annoncé la mise à disposition de 2 navires et de 3 avions ; l’Allemagne de 2 navires ; la Belgique, la Suède, la Norvège et le Danemark 1 navire chacun. Le Royaume-Uni (non-membre) a annoncé 1 navire, le HMS Bulwark, l’un des plus grands bâtiments de sa marine de guerre, 2 patrouilleurs et 3 hélicoptères.
Quant au volet 3 du plan d’action de l’UE d’accueil et de prise en charge des migrants à leur arrivée, « au moins 5000 personnes », il a été un échec. La France a de son côté décidé d’accueillir entre 500 et 700 Syriens.
[GARD align= »center »]Le maire de Brazzaville, Hugues Ngouélondelé et Christophe Muzungu, ambassadeur de la RD Congo à Brazzaville, Adiac/photo
Le maire de Brazzaville, Hugues Ngouélondelé, a échangé le, 24 avril à Brazzaville, avec Christophe Muzungu, ambassadeur de la République démocratique du Congo, au sujet de la reprise des échanges commerciaux entre Brazzaville et Kinshasa.
« Vous savez que Brazzaville et Kinshasa sont liées par des textes spéciaux. C’est dans ce cadre que nous sommes venus voir le maire de la ville de Brazzaville pour échanger de l’avancement des dossiers liés à la Commission spéciale de coopération entre les villes de Kinshasa et de Brazzaville (Cospeco) », a expliqué Christophe Muzungu, à sa sortie d’audience.
« Les deux capitales les plus rapprochées au monde », selon l’expression souvent consacrée par les autorités de ces deux villes sont liées depuis juillet 1987 par un accord de coopération et de jumelage. Cet accord de coopération entre les deux villes, jugés d’exemplaire, contribue à l’édification effective du mouvement municipal, en zone Afrique centrale.
Et, vingt-huit ans après la signature de l’accord de coopération et de jumelage, les échanges entre les deux voisines se consolident toujours.
« La relation entre Brazzaville et Kinshasa est au beau fixe. Les Brazzavillois tout comme les Kinois qui vivent sur l’une ou l’autre rive d’une de ces villes sont en paix. Mais sommes en train de voir dans quelles mesures avancer cette coopération, entre les deux capitales les plus rapprochées au monde, notamment les échanges commerciaux et la libre circulation des biens ainsi que des personnes ».
La plupart de ces voyageurs font partie de ceux qu’on appelle des « débrouillards » c’est-à-dire des trafiquants, œuvrant dans le secteur de l’économie informelle. Très souvent, ils vendent selon des périodes favorables sur, l’une ou l’autre rive, des produits alimentaires, des textiles, des légumes et autres produits commerciaux.
Selon certaines sources, lors des périodes d’intenses voyages entre Brazzaville et Kinshasa, on enregistre quelques fois au niveau des deux ports fluviaux, des centaines de personnes qui font des allers-retours sur les deux rives. Il y a parfois, en moyenne, quatre rotations quotidiennes dans les deux sens.
Le faible taux de médicaments au Congo en dessous de 50% dans le secteur public et privé a été révélé, le 23 avril, par le Dr Ray Mankelé, lors de l’atelier de restitution de l’étude sur la disponibilité et les prix des médicaments.
L’étude a été menée en 2014 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avec l’approbation du ministère de la Santé et de la Population (MSP). L’objectif a été de générer des informations fiables sur le prix, la disponibilité, l’accessibilité financière des médicaments ainsi que sur les composantes des prix dans la chaîne d’approvisionnement.
La restitution s’est déroulée en présence de la représentante de l’OMS au Congo, le Dr Fatoumata Binta Diallo, le conseiller administratif et juridique au MSP, Benjamin Ossombo, et d’autres partenaires de santé. Le Dr Ray Mankelé a circonscrit son étude sur la disponibilité des médicaments, les prix des médicaments, l’accessibilité financière, la structure des prix des médicaments et une comparaison avec la situation dans d’autres pays, notamment la République démocratique du Congo, le Burkina-Faso et le Soudan.
L’orateur a souligné, pour la suite, le manque d’uniformité des médicaments dans le secteur public sur l’ensemble du territoire national congolais. Il a évoqué que les médicaments génériques sont plus utilisés à l’intérieur du pays qu’à Brazzaville et Pointe-Noire. «Cette disponibilité varie en fonction du niveau de la structure sanitaire. Les hôpitaux de base ont la meilleure disponibilité avec 48,4% de médicaments génériques, suivis des centres de santé avec 45, 7% de médicaments génériques», a-t-il indiqué. À la question du prix d’achat du médicament, a-t-il poursuivi, le prix est très élevé à cause du manque d’appel d’offres de la Centrale d’achat de médicaments. Celle-ci a pour mission d’approvisionner les formations sanitaires publiques et privées à but non lucratif en médicaments essentiels génériques.
Dans le secteur privé, les prix de vente des grossistes privés aux officines sont très élevés par rapport aux prix de référence internationaux. Ces prix peuvent atteindre jusqu’à 13,67 fois le prix de référence international pour le médicament princeps (original) et 5,51 fois pour le générique le moins cher.
En comparant la disponibilité du médicament au Congo avec les autres pays, Ray Mankelé a présenté qu’en 2012, le Soudan avait une disponibilité inférieure à celle observée au Congo en 2014. Dans le secteur privé, le Congo est le seul des quatre pays où les médicaments ne représentent que moins de 50% de disponibilité. Dans les trois pays, les génériques sont plus disponibles que les princeps avec un taux supérieur à 55 %.
Les diplômés des écoles professionnelles menacent ; crédit photo Adiac
Dans une déclaration rendue publique le 25 avril à Brazzaville, au cours d’une assemblée générale, tenue à l’Ecole normale supérieure (ENS), la Coordination des diplômés des écoles professionnelles de l’enseignement (CDEPE) exige le recrutement de quelque 13 690 finalistes
La plateforme regroupe en son sein les diplômés des Ecoles normales des instituteurs, de l’ENS, du Collège technique d’enseignement féminin, de l’Institut national de la jeunesse et des sports, de l’Institut supérieur d’éducation physique et sportive. Il s’agit, selon les responsables de la CDEPE, des promotions allant de 1998 à 2014. « Nous exigeons le recrutement de tous les diplômés, soit 13 690, avant le 5 mai 2015, date annoncée par les déclarations précédentes, pour que nos affectations soient effectives avant septembre 2015 », ont-ils réclamé.
Ils exigent également du gouvernement, l’annulation dès cette année de tous les concours directs ou internes d’entrée en ces écoles professionnelles de l’enseignement jusqu’au recrutement du dernier des diplômés. La CDEPE demande que les quotas d’admission aux concours soient désormais établis par les ministères en charge des recrutements (Fonction publique et réforme de l’Etat ; Economie, des finances, du portefeuille public, du plan et de l’intégration), en prévision des postes budgétaires à libérer et non aux ministères en charge de la formation. Pour ces finalistes, les quotas doivent être établis en rapport avec des spécificités professionnelles pour éviter de léser les ayants droit.
« Le cas contraire nous contraindra à des manifestations et cortèges à l’endroit des ministères de l’Economie et des finances, de la Fonction publique, et de l’Enseignement primaire et secondaire, conformément à l’article 16 de la Charte des droits et libertés du 29 mai 1991, issue de la Conférence nationale souveraine. Nos manifestations ne cesseront que si le dernier des diplômés est recruté et affecté », ont-ils menacé, espérant sur l’implication du chef de l’Etat ainsi que du gouvernement.
Rappelons que le problème de recrutement à la Fonction publique se pose avec acuité ces derniers temps. Des dossiers sont bloqués à certains endroits. Des finalistes et décisionnaires de certaines administrations publiques ne cessent de faire de l’agitation au niveau des services du ministère des Finances ou de la Fonction publique. Pour un secteur comme l’éducation, les pouvoirs publics devraient tout faire pour résoudre le problème de recrutement car, actuellement le déficit en personnel enseignant se fait sentir un peu partout. Rien que pour le ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, le déficit est estimé à plus de 15 000 enseignants.
C’est lors de son passage à l’émission de la chaîne française France 3, que l’auteur d’origine sénégalaise Fatou Diome a livré une analyse bien plus aboutie que tout ce qu’on a l’habitude lire dans les médias européens.
L’auteur de la Traversée de l’atlantique n’est pas allée avec le dos de la cuillère. « Ces gens là qui meurent sur les plages, et je mesure mes mots, si c’était des blancs, la terre entière serait entrain de trembler ! Mais là, ce sont des noirs et des arabes (…) Si on voulait sauver les gens, on le ferait, mais on attend qu’ils meurent d’abord ! Et on nous dit que c’est dissuasif, mais ça ne dissuade personne, car celui qui part pour sa survie, considère que sa vie (qu’il peut perdre lors du voyage) ne vaut rien, celui là n’a pas peur de la mort !«
Réponse d’un autre invité : C’est pour cela qu’il faut fermer les frontières …
Fatou Diome poursuit sa démonstration « Monsieur, vous ne resterez pas comme des poissons rouges dans la forteresse Européenne ! A l’heure d’aujourd’hui, l’Europe ne sera plus jamais épargnée, tant qu’il y aura des conflits ailleurs dans le monde (…) » Puis de rajouter « Monsieur, je vous vois bien habillé, bien nourris, peut être que si vous étiez affamé chez vous, peut être que votre famille serait ravie d’imaginer que vous pourriez allé gagner ce qui pourrait faire vivre les autres (…)«
« Alors il faut arrêtez l’hypocrisie, on sera riche ensemble ou on se noiera tous ensemble ! » conclu l’auteur.
Le président sortant du Burundi Pierre Nkurunziza le 4 juin 2014 à Paris|AFP
Le président burundais Pierre Nkurunziza a été désigné samedi par son parti candidat à l’élection présidentielle du 26 juin, au risque d’une confrontation avec l’opposition qui juge un éventuel troisième mandat « inconstitutionnel ».
Mais d’ores et déjà, l’opposition a appelé à des manifestations « pacifiques » dès dimanche afin de contrer ce qu’elle qualifie de « coup d’État » et contraindre le président Pierre Nkurunziza à renoncer à un troisième mandat présidentiel.
Dans une déclaration à l’AFP, le principal opposant burundais Agathon Rwasa a estimé que cette candidature à un troisième mandat « risque de plonger le Burundi dans le chaos ».
« Je n’accepte pas, a-t-il dit, la candidature de Nkurunziza, elle viole l’accord (de paix) d’Arusha, elle viole la Constitution du Burundi et elle risque de plonger le Burundi dans le chaos ».
Le président Nkurunziza a été désigné samedi par son parti candidat à un troisième mandat présidentiel à l’élection du 26 juin, en dépit des vives protestations de l’opposition, dont M. Rwasa est l’une des figures de proue.
Les tensions se cristallisent au Burundi sur la question de cet éventuel troisième mandat du chef de l’État et font craindre aux observateurs que le pays ne replonge dans la violence.
L’opposition et de nombreux pans de la société civile jugent qu’un troisième mandat serait inconstitutionnel et contraire aux accords d’Arusha qui avaient ouvert la voie à la fin de la longue guerre civile burundaise (1993-2006).
« Cette 3e candidature de Nkurunziza est illégale, viole la Constitution. Nous allons manifester contre, à partir de demain matin, en silence et sans rien casser », a réitéré samedi à l’AFP le président de la principale organisation de défense des droits de l’Homme locale (Aprodeh), Pierre-Claver Mbonimpa.
Le gouvernement a de son côté multiplié les mises en garde contre toute tentative de « soulèvement » et interdit les manifestations à partir de samedi dans tout le pays.
Les autorités ont donné le ton dès la semaine dernière: une soixantaine de personnes ont été arrêtées et inculpées de « participation à un mouvement insurrectionnel », infraction passible de la prison à perpétuité, lors de premiers mouvements de rue contre ce troisième mandat annoncé.
Depuis plusieurs mois, la communauté internationale multiplie les appels à l’apaisement dans le petit pays des Grands Lacs. L’histoire postcoloniale du Burundi a été marquée par des massacres interethniques et une longue guerre civile (1993-2006) dont le pays continue de se remettre.
– Un « militant » appelé Pierre Nkurunziza –
Sans grande surprise, le chef du parti au pouvoir Cndd-FDD, Pascal Nyabenda, a annoncé samedi que « le militant » qui « a été choisi pour nous représenter aux élections est Pierre Nkurunziza », à l’issue d’un congrès réunissant 900 délégués, dont le chef de l’Etat, à Bujumbura, quadrillée pour l’occasion de militaires et de policiers.
Les ambassadeurs de Russie et de plusieurs pays africains ont assisté au congrès, en l’absence en revanche de tout représentant diplomatique occidental.
Ex-chef rebelle, grand sportif et protestant « born again », Pierre Nkurunziza, 51 ans, est à la tête de l’État depuis 2005 et avait été réélu en 2010. Sa désignation par le Cndd-FDD ne constitue pas une surprise tant il n’a jamais caché son intention de briguer un troisième mandat.
Dans le petit pays d’Afrique des Grands-Lacs, où la société civile est très active, un bras de fer semble donc s’annoncer.
Aucun des avertissements lancés ces derniers mois contre les risques de dérapages en cas de candidature de Pierre Nkurunziza par la communauté internationale n’auront non plus porté leurs fruits.
Le camp du chef de l’État est même allé jusqu’à faire le ménage au sein du parti présidentiel, divisé, pour assurer son investiture à Pierre Nkurunziza, ex-chef rebelle durant la guerre civile.
– Frondeurs évincés –
Quelque 130 hauts cadres « frondeurs », ouvertement opposés à ce troisième mandat, ont été évincés ces dernières semaines. Certains ont été emprisonnés, d’autres ont choisi la clandestinité, disant craindre « pour leur vie ».
Le Burundi, un des pays les plus pauvres de la planète, qui vit sous perfusion de l’aide internationale, se remet à peine de sa guerre civile.
L’histoire post-coloniale de cet ex-protectorat belge, indépendant depuis 1962, a été marquée par des massacres inter-ethniques. A travers le pays, la population craint désormais une redite de ces conflits.
D’autant que les jeunes du parti au pouvoir, les Imbonerakure, accusés par l’ONU d’être une « milice » et de multiplier les intimidations et exactions à l’approche des élections, n’ont pas caché leur intention d’en découdre si l’on empêchait in fine leur champion, Pierre Nkurunziza, de se représenter.
Plusieurs milliers de Burundais ont d’ailleurs déjà fui au Rwanda voisin, terrorisés par les menaces des jeunes du Cndd-FDD qui, disent-ils, traquent les opposants au président sortant.
C’est à l’occasion du concert qu’a donné l’artiste américain Bruce Sherfield, le week-end dernier à l’Institut français du Congo (IFC), que la diplomate américaine, Stephanie Sullivan, a lancé cette invite.
C’est devant les diplomates en poste en République du Congo, que Bruce Sherfield, a livré ce concert de slam, qui avec les autres formes de musique des jeunes, constitue des moyens profonds pour faire entendre leurs voix et celles des sans voix. La diplomate américaine a saisi cette opportunité pour dire que le concert qu’a donné Bruce Sherfield, revêt une importance très significative pour l’Ambassade des Etats-Unis. Car il rapproche davantage la culture américaine et congolaise.
Il restera aussi à jamais gravé dans la vie de ce slammeur qui a foulé pour la première fois le sol africain et congolais. En effet, la visite de Bruce Sherfield a permis de mettre en exergue des talents cachés et de faire connaître le slam, qui est une expression profonde de la pensée des jeunes. Car, outre le concert, le slammeur américain a donné aussi des ateliers à la Villa Washington, à l’université Marien Ngouabi, et à l’IFC. Stephanie Sullivan pense qu’il faut écouter les jeunes, ces leaders d’aujourd’hui et de demain. La musique est un bon moyen de le faire.
« Je pense que le slam et les autres formes de musique des jeunes, constituent des moyens profonds pour faire entendre leurs voix, y compris celles des sans voix. » Elle a profité également de l’occasion pour lire ce que quatre artistes ont dit sur l’art et la musique en préparant ce concert. Costa du groupe CCB a par exemple dit que : « L’art se confond au beau, il faut faire passer le message avec beauté afin de se faire comprendre. » Alors que Moulèck du groupe Voice, pense que « L’art c’est un état d’être positif pour un lendemain meilleur ». Quant à Yé-vé, « L’artiste est un scanneur qui filtre les frustrations des sans voix, exprimées avec des mots qui divisent pour le redire avec des mots qui convainquent » Et enfin Evède du groupe Voice de clore en disant que : « L’art est le seul moyen qui permet de briser les frontières mondiales, réconcilier les peuples du monde pour qu’ils parlent un même langage. »
La diplomate américaine soutient tous ces propos, car aux Etats-Unis, la musique a joué un rôle important pour solidifier l’unité et promouvoir l’égalité des droits pour tous les Américains. La musique était au cœur de l’émancipation des esclaves et des réussites historiques du mouvement des droits civiques. C’est pareil pour les chansons pacifistes, très populaires pendant la Guerre Vietnamienne.
C’est aussi la même chose en Afrique. La chanson de Grand Kallé, intitulée Indépendance Cha Cha, est un exemple de la puissance de la musique. Elle a contribué à l’histoire du monde, en devenant un hymne des indépendances en Afrique. Enfin, elle a demandé aux jeunes d’écrire avec leur musique les pages de l’histoire, et de donner une voix aux sans voix pour un monde plus brillant.
Les autorités congolaises ont suspendu une radio de l’ouest de la République démocratique du Congo, l’accusant d’incitation à la haine, après plusieurs jours de violences meurtrières dans la ville de Moanda, a-t-on appris vendredi de source officielle.
L’organisation congolaise de défense de la presse, Journaliste en danger (JED), a dénoncé pour sa part l’interdiction temporaire d’émettre de trois radios, soit, selon elle, toutes les stations couvrant cette ville sur le petit bout de côte atlantique du pays. Les autorités locales ont « été dans l’obligation de fermer [une] radio qui est une +Radio Mille Collines+« , a déclaré à l’AFP un haut responsable congolais, faisant référence à la radio de Kigali qui a joué un rôle déterminant dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994. Après le meurtre de cinq personnes en quelques jours, la population de Moanda a manifesté son mécontentement contre l’insécurité. « Il y a eu des marches de protestation que le gouvernement juge tout à fait légitimes« , a déclaré à l’AFP le porte-parole du gouvernement Lambert Mende. La société civile locale a accusé des militaires ou d’ex-rebelles de l’est du pays, cantonnés dans la base militaire proche de Kitona, d’être responsables des meurtres. Les autorités estiment que les radios locales ont contribué à répandre cette idée et à se substituer à la justice. Selon le haut responsable congolais, les manifestations ont tourné à l’émeute jeudi avec l’incendie d’un bâtiment officiel et le meurtre d’un « fonctionnaire » brûlé vif par la foule.