Congo – Brazzaville : la suspension des masters professionnels fait grincer les dents

La suspension des masters professionnels fait grincer les dents
La suspension des masters professionnels fait grincer les dents

La réunion qui a regroupé le 15 avril à Brazzaville, les cadres du ministère, les promoteurs des établissements privés, les étudiants et l’Association des parents d’élèves et d’étudiants du Congo (APEEC), n’a pas fait l’unanimité entre les différentes parties. 

 En effet, le ministère de l’Enseignement supérieur justifie cette démarche par, entre autres, le manque d’enseignants qualifiés et des structures appropriées dans le secteur privé. Au cours de la rencontre présidée par le conseiller à l’enseignement supérieur du ministre, Jean Ngoma-Maniogui, il a été question de rappeler aux promoteurs de ces écoles ainsi qu’aux étudiants, la réglementation en vigueur, notamment les conditions à remplir pour l’ouverture d’une école ; la démarche qualité.

Les participants ont aussi échangé sur l’épineuse question d’agrément définitif. Ces deux sujets ont suscité des échanges houleux  entre d’un côté les représentants du ministre de l’Enseignement supérieur, et de l’autre les promoteurs d’écoles et les représentants d’étudiants, appuyés par le président de l’APEEC, Christian Grégoire Epouma. Au terme des discussions, il a été retenu quelques propositions dont le changement des méthodes de travail en ce qui concerne l’agrément définitif et la mise en place d’un chronogramme au cas par cas pour les établissements. Ils ont également retenu la mise en place d’une commission mixte technique ainsi que le coaching du ministère.

« Aujourd’hui, nous disons qu’il s’agit d’aller à un examen assez rapide au cas par cas par rapport à tous les établissements qui ont introduit les dossiers complets parce que le reproche qui a été fait concerne par exemple la qualification du personnel enseignant. Nous pensons que le ministère gagnerait à mettre en place une commission technique qui regarderait assez rapidement ces questions pour permettre aux établissements qui le méritent de continuer à dispenser les enseignements liés aux masters professionnels », a expliqué le président de l’APEEC, dénonçant la décision unilatérale qui a consisté à fermer tous les masters.

S’agissant de l’agrément définitif, Christian Grégoire Epouma, a déploré le fait que certains établissements privés sont à plus de sept ans d’agrément provisoire alors que le décret du 23 juin 2008 a placé la barre à deux ans. Selon lui, l’article 14 de ce texte stipule : « Lorsqu’on a accordé un agrément provisoire, on continue à suivre ces établissements et 2 ans après, on est censé donner soit l’agrément définitif, soit retirer l’agrément provisoire ». C’est ainsi qu’il a invité le ministère à respecter ce décret  car l’agrément définitif permettrait aux établissements privés de pouvoir s’ouvrir vers l’extérieur. « Pour nous, que les enfants soient dans le public ou dans le privé, ce sont des enfants congolais, il ne faut pas créer des conditions pour  les bloquer, les emmener à réagir en disant que nous sommes considérés comme des parias. Ils ne sont pas des parias parce que le chef de l’Etat accorde de l’importance au secteur de l’éducation », a-t-il conclu.

« On ne peut pas continuer d’exercer au moment où le licencié enseigne le licencié »

Pour rappel, cette réunion fait suite aux menaces que les étudiants des écoles privées regroupés au sein d’un collectif, proféraient à l’endroit du ministère depuis le 26 mars dernier. Pour le coordonnateur de ce collectif, Aurélien Matouala, cette réunion n’a pas produit des résultats escomptés puisqu’il n’y a rien eu de nouveau.« Nous nous heurtons encore à un mur, celui de l’irrationalité pure et simple parce que nous n’arrivons pas à comprendre pourquoi, les autorités nous obligent d’aller étudier à l’étranger alors que nous avons des moyens nécessaires pour étudier chez nous au Congo. Mais nous allons combattre cette situation jusqu’à notre dernière énergie en faisant recours à toutes les entités possibles », a-t-il laissé entendre.

Le ministre a suspendu les masters sur la base d’un certain nombre de critères afin de doter le pays d’un enseignement supérieur public ou privé de qualité.  Rappelant les conditions d’ouverture d’un établissement privé, le directeur général de l’enseignement supérieur, Joachim Massamba, a précisé qu’on : « ne peut pas continuer d’exercer au moment où on n’a pas d’enseignants ; au moment où le licencié enseigne le licencié ». En effet, dans certaines écoles, les licenciés occupent même les fonctions de vice-doyen, a- t-on appris.

© Adiac-Congo

Congo – Brazzaville : la pluie fait encore des dégâts matériels à Massengo

La pluie fait encore des dégâts matériels à Massengo
La pluie fait encore des dégâts matériels à Massengo

Le mur de clôture de la parcelle des sœurs auxiliaires de Marie immaculée, une propriété de l’église catholique au quartier Massengo, a été emporté par l’érosion, suite à la pluie qui s’est abattue dans la nuit du 13 avril à Brazzaville.

Des dégâts du genre ensablement, pertes de murs de clôture ou d’habitations ont été enregistrés. Tout est parti des eaux ruisselantes, mal canalisées qui ont débordé le caniveau. Au stationnement de bus Bongonoira, ces eaux ont occasionné, aux abords de la route nationale numéro deux, un trou béant de plusieurs mètres de large.

« Très souvent quand la société Andrad confectionne les canalisations d’eaux, elle ne fait pas sitôt des remblais sur les parties vides, séparant les maisons des particuliers des caniveaux. Et, comme il peut pleuvoir brusquement, l’eau ruisselante creuse et approfondit ces crevasses en occasionnant des dégâts énormes »,explique Fermiche Kimva, une habitante du quartier Massengo.

Deux ans auparavant, le même phénomène s’était produit à dix mètres de là et les populations avaient subi d’énormes partes matérielles et humaines. Selon le témoignage des habitants du quartier, une personne du troisième âge avait été engloutie dans du sable.

Un peu plus loin encore, à l’arrêt de bus marché Massengo, cette pluie a occasionné l’ensablement sur la chaussée et l’inaccessibilité des populations par voiture sur cette partie de la route nationale II. Les habitants de cette partie de la ville ont été contraints de faire de longues marches avant d’emprunter le bus.

Dans ces quartiers victimes d’érosion, les fissures causées par l’affaissement du sol, sont visibles sur les murs de certaines habitations.

En tout cas, une partie de la ville de Brazzaville est bâtie sur des collines sablonneuses de faible altitude. Et, au regard de la porosité du sable mouvant, il est nécessaire qu’un plan de lutte contre les catastrophes naturelles soit urgemment mis en œuvre. Il est également nécessaire que l’Etat mène, sur l’ensemble du périmètre urbain de Brazzaville, des  grandes réflexions pour la stabilisation des sols, la canalisation des eaux pluviales, et œuvre pour la mise en place d’un plan d’urgence de réhabilitation des quartiers à risques et insalubres.

Pour l’instant, à chaque saison de pluie à Brazzaville, on enregistre soit des inondations soit des cas d’ensablement ou d’érosions et l’on lit sur les visages des populations vivant dans ces quartiers, la désolation, la peur, l’angoisse et le désespoir.

© Adiac-Congo

L’exemple burkinabè n’a pas découragé des présidents africains d’un troisième mandat inconstitutionnel

L'exemple burkinabè n'a pas découragé des présidents africains d'un troisième mandat inconstitutionnel
L’exemple burkinabè n’a pas découragé des présidents africains d’un troisième mandat inconstitutionnel

Les troisièmes mandats « de trop » au cœur de la polémique africaine (Encadré)

Alors que de récents développements pourraient préjuger du recul de cette pratique (Burkina Faso, RDC), le contournement des limites constitutionnelle de deux mandats présidentiels continue de défrayer la chronique politique de nombreux pays africains, à l’instar du Rwanda, du Congo ou du Burundi.

Au Burundi, ce sont 6 partis politiques de l’opposition qui manifestent, mercredi, contre l’intention présumée du Président Pierre Nkurunziza, à se présenter pour un nouveau mandat, dans l’élection de juin prochain. Des frondeurs du parti présidentiel, CNDD-FDD (conseil national de défense de la démocratie-forces de défense de la démocratie) se sontégalement joints à ces partis en appelant même les militants du parti au pouvoir à participer à cette manifestation.

Le camp de celui qui avait exceptionnellement accédé à la Magistrature suprême, en 2005, par la voie du suffrage universel indirect en vertu de l’Accord de paix d’Arusha de 2000, soutient que le président sortant peut se faire réélire de nouveau en 2015, son premier mandat ne devant être comptabilisé, l’article 96 de la Constitution associant la limitation des mandats à l’élection au suffrage universel direct. Le cas Nkurunziza rappelle ainsi celui de l’ancien président sénégalais Abdoulaye Wade, qui a pu intenté, quoique sans succès, une candidature pour un troisième mandat en 2012, au motif que seul son quinquennat de 2007 pouvait être comptabilisé, son septennat de l’an 2000 ayant couru sous une ancienne constitution. 

Les opposants burundais, réfutent, quant à eux, cette interprétation en se référant au même Accord d’Arusha, considéré comme une norme « supra-constitutionnelle » qui prévoit, aux fins de favoriser la réconciliation nationale, que « nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels », sans préciser la nature de ces mandats.

Si la question se pose au Rwanda voisin, c’est avec moins de tension. Le deuxième septennat de Paul Kagamé n’arrive, en effet, à échéance qu’en 2017, et en mars 2015, le président rwandais se dit favorable, à titre personnel, à quitter le pouvoir. Faire rempiler de nouveau ce président, au pouvoir depuis le début des années 2000, qui a été le champion de la reconstruction après la guerre civile dans ce pays, semble être la mission de son parti, le Front patriotique rwandais (FPR) où ils sont nombreux à vouloir modifier la Constitution.

Des observateurs font toutefois remarquer que Kagamé ne se prononcera définitivement sur la question de sa réélection en 2017 qu’à l’aune du succès ou de l’échec, réalisé par certains de ses homologues africains, notamment outre-Rweru.

La même question pourrait se poser pour le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, selon les mêmes observateurs, quoique celui-ci se soit défendu, en mars dernier, de vouloir réaménager la Constitution mauritanienne pour déblayer la route du palais présidentiel de Nouakchott en 2019.

Dans la République Démocratique du Congo, frontalière du Burundi et du Rwanda, le doute semble avoir été totalement dissipé. Un projet de loi électorale, suspecté par l’opposition, de provoquer par ricochet, le maintien du Président Joseph Kabila, au-delà du terme de sa limite constitutionnelle en 2016, avait été abandonné, après des manifestations, en janvier dernier, qui ont fait des dizaines de morts, selon le gouvernement.

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Marathon de Paris : Bidon sur la tête, une Gambienne promeut l’accès à l’eau

Siabatou Sanneh lors du marathon de Paris, le 12 avril 2015
Siabatou Sanneh lors du marathon de Paris, le 12 avril 2015
Siabatou Sanneh lors du marathon de Paris, le 12 avril 2015|AFP

Dossard réglementaire accroché à sa tenue traditionnelle, une Gambienne a pris dimanche le départ du marathon de Paris en marchant avec un bidon sur la tête pour sensibiliser l’opinion aux kilomètres parcourus en Afrique pour chercher de l’eau.

Sandale aux pieds, Siabatou Sanneh porte son message sur des panonceaux: «En Afrique, les femmes parcourent chaque jour cette distance pour de l’eau potable», «aidez-nous à réduire la distance».

Cette femme longiligne d’une quarantaine d’années a accepté de quitter pour la première fois son pays et de se glisser au milieu des 54 000 coureurs pour «s’aider elle-même, aider sa famille et son village», a-t-elle dit à l’AFP avant la course, avec l’aide d’une traductrice.

«Qu’on les aide à avoir de l’eau», exhorte-elle, «les Africains sont fatigués».

«Chaque jour, on va chercher de l’eau et c’est très loin », explique Siabatou Sanneh.

Cette participation symbolique, alors que s’ouvre dimanche à Daegu, en Corée du sud, le 7e forum mondial de l’eau, est orchestrée par l’ONG britannique Water for Africa qui lance une campagne de collecte de fonds (www.themarathonwalker.com) pour financer des pompes à eau à Bullenghat, où vit Siabatou Sanneh, et dans d’autres villages.

Il s’agit aussi de « montrer le contraste entre l’opulence, la beauté de Paris et la pauvreté de l’Afrique », a déclaré à l’AFP Sheryl Greentree, fondatrice de l’ONG. Un puits de pompage coûte 4900 euros et peut être monté en cinq jours, assure Mme Greentree dont l’ONG a déjà financé 120 projets de ce type en Gambie.

Siabatou Sanneh doit chercher de l’eau trois fois par jour, accompagnée de ses deux filles de 10 et 4 ans qui ont, elles aussi, l’habitude de porter de lourds bidons pour acheminer le précieux liquide, nécessaire «pour boire, pour cuisiner, pour laver les vêtements».

«Depuis que je suis née, j’ai vu mes parents faire ça, je le fais, et je montre à mes enfants», explique-t-elle. Mais parfois, en particulier lors de la saison des pluies, «l’eau n’est pas très bonne et les enfants tombent malades, ils ont des diarrhées à cause de l’eau».

Selon l’ONG, entre 200 et 300 pompes à eau seraient nécessaires en Gambie pour approvisionner les populations et pallier les 40% à 60% de puits ou systèmes de pompage qui tombent en ruine.

Par L’AFP