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Retiré à Mayama, un des douze districts du département du Pool, Frédéric Bintsamou, alias «Pasteur Ntumi», président du C.n.r (Conseil national des républicains), parti membre de l’opposition républicaine, est sorti de sa réserve, pour donner son point de vue sur le dialogue tant prôné par la classe politique nationale et la société civile, et sur la question constitutionnelle.
C’était au cours d’une conférence de presse qu’il a animée sur place. S’il s’est montré favorable au dialogue, il a marqué son opposition au changement de la Constitution qui, selon lui, n’est pas une priorité, à l’heure actuelle. Par ailleurs, il a démenti la rumeur selon laquelle il aurait distribué des armes à l’intérieur du pays. Il a rappelé son engagement pour la paix et affirmé qu’il restera constant sur cette position.
Selon le pasteur Ntumi, le dialogue est un moyen qui permet aux acteurs politiques de s’asseoir, pour dégager un point de vue commun. «Il y a plusieurs problèmes dans le pays qui nécessitent que les politiques s’asseyent, parce qu’ils sont aussi ceux-là qui sont à la tête de plusieurs opinions. Si on parle de dialogue, c’est que les gens doivent se parler. S’ils se comprennent, c’est bien, mais s’ils ne se comprennent pas, on va tirer les leçons de ce rendez-vous», a déclaré le conférencier, qui estime que les responsables politiques ne doivent pas, au préalable, poser des conditions pour aller au dialogue.
Pour lui, le dialogue n’est pas à confondre avec les états généraux de l’opposition, ni avec la rencontre de la majorité. Pour lui, bien au contraire, il concerne tout le monde. «C’est, plutôt, toutes les tendances confondues qui devraient s’asseoir», a-t-il dit, en précisant qu’il faudrait, d’abord, que les différentes parties acceptent le principe du dialogue et «dans la pratique, on verra la faisabilité».
Toutefois, il s’est interrogé sur le lieu où se tiendra ce dialogue et devant qui? «Si la majorité inscrit à l’ordre du jour le changement de la Constitution, on sera devant qui?», s’est exclamé le président du C.n.r qui pense que la question constitutionnelle n’est pas une priorité, à l’heure actuelle. «Dès lors qu’ils vont inscrire ce débat à l’ordre du jour, ils mettent à terre toutes les institutions nationales. C’est cette Constitution qui régit notre République et sur laquelle le président de la République a prêté serment de défendre et de respecter. S’il faut la changer, le pays n’aura plus de base. Qui va alors organiser le référendum?», a-t-il prévenu.
Conscient de ce risque, Frédéric Bintsamou pense qu’il faut, plutôt, privilégier le dialogue et l’intérêt général. «Que le tissu social ne soit pas déchiré. Il faut que les politiques se ressaisissent. Il ne faut pas que ça soit comme un esprit d’égoïsme où chacun devrait tirer les ficelles de son côté. Sinon, c’est le pays qui sera meurtri», a-t-il indiqué.
«Le peuple, même s’il est souverain, ne doit pas accepter d’être guidé. C’est comme un aveugle qui conduit un aveugle. Tous les deux finiront dans un ravin», a fait remarquer le conférencier, qui a fait savoir qu’au cours de ce dialogue, son parti fera des propositions responsables.
Frédéric Bintsamou a rappelé qu’il est un partisan de la paix et donc, il ne peut pas faire une chose et son contraire. Pour preuve, «il y a eu plusieurs problèmes, depuis ma prise de fonctions jusqu’aujourd’hui. Si j’étais dans ces complots, le pays serait embrasé. C’est parce que je suis constant et je le resterai». Par ailleurs, il a démenti la rumeur selon laquelle il aurait distribué des armes à l’intérieur du pays. «Tous les services qui travaillent appartiennent au gouvernement. Les frontières sont gardées. Donc, on ne peut pas, aujourd’hui, faire rentrer des armes à Maya-Maya ou ailleurs. S’il y a distribution d’armes, ce sont ceux-là qui sont au pouvoir qui peuvent les distribuer. Je pense que ce n’est pas une solution».
A son corps défendant, Frédéric Bintsamou a dit qu’il ne détient plus d’armes. «J’ai remis toutes les armes et la communauté internationale est témoin. Depuis que j’ai fait la paix, je n’ai jamais fait une tentative de compromettre ce que j’ai signé. Je reste constant», a-t-il souligné.
Signalons que les journalistes qui ont couvert la conférence de presse du président du C.n.r, à sa résidence de Mayama, sont partis de Brazzaville et sont revenus le même jour.
LASEMAINEAFRICAINE