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Comment est-il possible que les services de renseignement français soient passés à côté des préparatifs des attentats de Paris, alors que les frères Kouachi ont été, pendant une période, placés sous surveillance ?
« L’une des plus grandes peurs – et l’un des plus gros échecs – des service de lutte antiterroriste » : voilà comment le Wall Street Journal résume la situation. Les attentats qui ont fait 17 morts en France depuis mercredi représentent en effet une situation que tous les services de lutte antiterroriste doivent redouter : une attaque coordonnée par des gens qui ont été placés sous surveillance pendant un temps, avant d’être finalement laissés de côté. Dès vendredi soir, le Premier ministre Manuel Valls a reconnu « une faille » dans le dispositif de renseignements.
Comment est-il possible que des hommes connus des services secrets – dont un qui a suivi un entraînement d’Al-Qaida au Yémen – n’aient subi aucun contrôle avant de lancer leur attaque terroriste ?, s’interroge le Washington Post.
Réattribution des budgets
« Ces types étaient connus pour être dangereux, et les services de renseignements [français] les ont eus à l’œil pendant un certain temps », a expliqué un responsable américain au New York Times sous couvert d’anonymat. « Mais à un moment donné, les budgets ont été attribués différemment, et ils se sont concentrés sur d’autres cibles. »
Dans le Wall Street Journal, Christian Prouteau, l’ex dirigeant et fondateur du GIGN, confirme que le manque de moyens est à l’origine de l’abandon de certaines surveillances. « Nous devons faire des choix », explique-t-il. « Les gens revenant de Syrie nous inquiétaient plus [que ceux de retour du Yémen]. »
Le Yémen, une priorité pour les Etats-Unis, pas pour la France
Les Etats-Unis, eux, se sont mis à surveiller assidument les Occidentaux qui revenaient du Yémen après la tentative d’attentat contre un avion d’une compagnie américaine en décembre 2009, rappelle le New York Times. Le jeune Nigérian qui avait tenté de se faire exploser dans un vol Amsterdam-Détroit avait été formé au Yémen, et Al-Qaida avait revendiqué la tentative d’attentat. « Mais les responsables américains ont laissé la surveillance des frères Kouachi [qui étaient sur la liste des personnes interdites de vol aux Etats-Unis] à la charge des autorités françaises », note le journal.
Après avoir souligné que cette défaillance risquait d’affaiblir encore un peu plus François Hollande, le New York Times conclut en citant les propos du juge Bruguière à propos des terroristes : « Ce n’est pas possible de placer un policier derrière chacun d’entre eux ».
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